Un Jour, un héraut fit son apparition sur les hauteurs de la Vallée. Il annonça que par un décret officiel, les nouvelles Règles d'Alphaville rendaient caduques les anciennes restrictions qui concernaient la non-constructibilité de la Pente. Les plans inclinés étant passés de mode, il était donc possible à présent de construire des plateformes sur toute la Pente et jusqu'aux limites mêmes du Pré Carré. Tous travaux de terrassement étant devenus possibles, il fallait malgré tout respecter l'altitude du périmètre du Pré à la formation du Pli, cela permettait de préserver l'intégrité globale de la Pente.
Suite aux annonces du héraut, on s'interrogeait dans la communauté des Alphas. Pourquoi donc un tel décret ? Il était vrai que certaines Formes Plates étaient parfois difficilement constructibles, mais bon gré mal gré, chacun avait pu planter sa tente quelque part. Le héraut percevait cette perplexité, et devant ce paysage bariolé de tentes multicolores, de mâts, de cordes, et de plateformes alambiquées, il songea que l'été touchait à sa fin ; avant de s'éclipser, il annonça que l'hiver serait rude et conseilla aux Alphas de bâtir des murs épais pour se protéger du froid.
Les Alphas avaient remarqué que la terre d'Alphaville était facilement extrudable, alors ils se mirent à construire des abris pour l'hiver. Certains commençaient par réaménager leurs plateformes tandis que d'autres extrudaient déjà des murs et des planchers dans la glaise numérique. Devant la facilité de modeler des masses, les Alphas se prirent de passion pour la construction numérique et se mirent à ériger des volumes habitables sur plusieurs niveaux qui ressemblaient parfois à des habitations troglodytes.
Mais pour bien modeler la terre d'Alphaville, il fallait d'abord bien respecter les savoir-faire des anciens maîtres modeleurs. Il fallait donc être précis lorsqu'un volume horizontal venait rencontrer un volume vertical, par exemple. Pour que la jonction soit parfaite, on utilisait la puissance magnétique du modeleur.
[🔒1] Après avoir creusé toutes sortes d'espaces dans ces masses de terre numérique, les Alphas enregistraient dans un dossier J4
leurs fichiers sous le nom d'alphaville-mass.blend
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[🔒2] Dans la matinée, un vote concernant les Colonnes et les Avatars eut lieu, il fallait supprimer les anciennes données du Carnet
et voter en sélectionnant 3 noms d'Alphas pour les Colonnes que l'on reportait dans le Carnet sous la forme :
Vote colonne 1: Agnes-B Vote colonne 2: Aleph-O Vote colonne 3: Tristan-T
et 3 noms d'Alphas pour les Avatars :
Vote avatar 1: Agnes-B Vote avatar 2: Aleph-O Vote avatar 3: Tristan-T
On ne pouvait pas voter pour soi-même…
Dans les dédales de ces masses grises qui ponctuaient maintenant le paysage d'Alphaville, les Alphas se mirent à vouloir optimiser la structure des espaces intérieurs afin d'obtenir de plus grands volumes. Ils remplacèrent les anciennes galeries, creusées directement dans la Masse, par des systèmes ingénieux de colonnes à base carrée de 20cm de côté et de 3,5 mètres de haut, régulièrement disposées tous les 3,5 mètres. Dans un premier temps, ils construisaient les colonnes une par une. Mais ils découvrirent qu'il existait un système de réseau qui leur permettait de multiplier les colonnes à toute vitesse ! Sur ces colonnes ils disposaient ensuite des dalles en béton armé numérique d'une épaisseur de 35 cm (on peut se servir du système de solification).
[🔒2] Cette version d'Alphaville était enregistrée sous le nom d'alphaville-structure.blend
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Le soleil scintillait à présent sur un ensemble aérien de structures régulièrement disposées à travers lesquelles on distinguait parfois des éléments du paysage d'Alphaville. Mais peut-être avait-on érigé ces volumes un peu trop rapidement car on se rendit compte qu'après avoir enlevé les échafaudages, il n'était plus possible d'accéder aux étages. Dans la précipitation, les Alphas avaient tout simplement oublié de construire des escaliers. Il fut donc réalisé toute une série d'escaliers (la hauteur des marches était comprise entre 15 et 17 cm et leur profondeur entre 28 et 30 cm) et des circulations verticales pour accéder aux étages. De la même manière que pour les colonnes, on se rendait compte que le système de réseau permettait de construire beaucoup plus rapidement de tels ouvrages.
[🔒3] Une fois ces travaux réalisés, on enregistrait dans alphaville-stairs.blend
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Les systèmes constructifs en réseau permettaient de faire sortir de terre très rapidement de nombreuses structures parfaitements rythmées et agencées, et les Alphas appréciaient cette facilité. Mais assez rapidement ils se lassèrent de ces répétitions monotones du même élément. Certains Alphas souhaitaient alors se différencier par des signaux visuels non réguliers. Nacquit l'idée de construire des sémaphores et cela devint rapidement une mode et chacun voulait avoir un sémaphore dans son pré. Devant cette frénésie de construction qui s'était emparée de la communauté, l'Oracle limita la hauteur des sémaphores à 35m.
[🔒4] Les sémaphores étaient enregistrés dans alphaville-semaphore.blend
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