μαθήματα: … ce qui peut être appris
J’ai lu et relu d’innombrables fois ces définitions, toute cette première page et les pages suivantes, sans rien comprendre, littéralement sans rien comprendre. Mais je n’ai pris que peu à peu conscience du fait que la difficulté essentielle venait non d’une extrême impénétrabilité du sujet (ce n’est certes pas le cas) ni d’une incapacité congénitale de ma part à le comprendre (heureusement), mais de ce que je ne savais pas lire. […] Le mode de lecture romanesque, l’extrême rapidité qui m’était coutumière depuis l’enfance pour la dévoration des romans, ne pouvait à l’évidence pas me servir dans ces circonstances nouvelles. […] Restait la poésie. […] (à la différence de ce qui se passait pour la prose) je relisais la poésie sans cesse jusqu’au point d’une réappréhension de tous ses éléments au présent, dans la simultanéité du temps intérieur. […] Je me mis donc, et sans réfléchir, à lire les paragraphes du chapitre 1 du livre de Topologie comme s’il s’agissait d’une séquence de poèmes.
Jacques Roubaud cité 1) dans « Leçons de mathématiques contemporaines » d'Yves André.